Contributions du LAB à Comet Interceptor

La mission Comet Interceptor de l’agence spatiale européenne (ESA) a pour but le survol d’une comète à longue période issue du système solaire lointain ou d’un objet interstellaire éjecté d’un autre système planétaire, similaire à ‘Oumuamua’ ou ‘Borissov qui ont traversé le système solaire respectivement en 2017 et 2019.  L’originalité de cette mission, dont le lancement aura lieu en 2029 en même temps que le télescope spatial ARIEL, est qu’elle serait lancée avant même la détection de sa cible ! Elle serait placée en attente au point de Lagrange L2 jusqu’à ce que l’on découvre une cible intéressante passant à sa portée. Elle utiliserait alors sa propulsion pour se placer sur une trajectoire d’interception.

Les objets interstellaires ainsi que ces comètes qui passent pour la première fois à proximité de l’orbite terrestre, et qui n’ont donc pas encore été très érodées par le rayonnement solaire, peuvent apporter beaucoup d’information sur l’origine des systèmes planétaires. La durée entre le moment où nous découvrons de tels objets et leur passage près de la Terre est trop courte pour permettre de développer une mission spatiale spécifique. Mais cette durée devient assez longue pour y diriger un vaisseau à l’affût en L2. Ces objets vont notamment être révélés de plus en plus tôt grâce au télescope Vera C. Rubin, au Chili, qui fonctionnera à partir de la fin 2023.

Comet Interceptor mettra quelques mois à quelques années à aller de L2 au point de rencontre avec sa cible. Avant le survol, il se séparera en trois vaisseaux distincts, deux réalisés par l’ESA et un par l’agence spatiale japonaise (JAXA). Les vaisseaux disposeront de divers instruments afin de comprendre la composition de l’objet. Ils pourront photographier l’objet et mesurer son émission infrarouge mais également relever les propriétés du gaz, de la poussière relâchés par l’objet ainsi que du plasma environnant.

Le LAB a contribué à la fabrication de ce prototype de l’instrument LEES (Low Energy Electron Sensor), qui permettra d’étudier le plasma environnant la comète.

Des chercheurs du LAB sont impliqués dans la mission avec un intérêt pour l’évolution orbitale et thermique de ces comètes et objets interstellaires, leur composition mais aussi à interaction entre le plasma du vent solaire et la comète. Pour comprendre cette interactions, l’instrument Low Energy Electron Sensor (LEES) mesurera les propriétés des électrons et ions chargés négativement dans l’environnement de l’objet. LEES est le fruit d’une collaboration entre l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP, Toulouse), Charles University à Prague (République Tchèque), et le LAB.

Une étape importante a été réalisée les 15 et 16 Décembre 2021 avec l’intégration mécanique réussie d’une grande partie du prototype de l’instrument, pour lequel les ingénieurs du LAB, qui contribuent à la fabrication mécanique et à l’électronique de l’instrument, se sont rendus à l’IRAP à Toulouse.

Personnel impliqué au LAB
Recherche : Sean Raymond, Benoit Lavraud
Électronique: Marina Studniarek, Stéphane Gauffre
Mécanique: Jean-Christophe Bouquier, Daphné Caillot, Fabrice Glize, Alain Triffaux, Pascal Truchelut

Pour en savoir plus sur la mission Comet Interceptor, une page du Blog (en anglais) de Sean Raymond y est dédié.